(callian) it's quiet uptown

Lian & Calliope

it's quiet uptown

Plus que deux petites minutes et la journée allait être finie. Ça avait été une longue journée. La période des examens battait son plein dans la plupart des universités et il y avait une sorte de panique collective, ce qui faisait en sorte que les bureaux étaient envahis par les étudiants fatigués par leur effroyable session d’étude ou par les travaux qui leur prenait un temps fou. Donc, il y avait des livres par-ci et par-là dans tous les recoins et tu passais régulièrement dans les bacs pour les remettre à leur place, mais parfois, il y avait d’autres problèmes qui se présentaient avec le système informatique ou pour d’autres petits pépins dans le genre. Ce qui pouvait facilement être fatiguant à la longue. Résultat, il y avait des chariots remplis de livres à replacer dans les différentes rangées.  Oh tu ne pouvais pas oublier le groupe de l’école primaire qui était venu pour leur session de lecture par semaine. Alors il y avait aussi des romans jeunesse qui trainaient dans cette section. En gros, tu étais encore dans l’établissement pour quelques heures. Tu étais celui qui fermait boutique, ce soir-là. Tu ne te plaignais pas de ton nouveau travail, c’est juste qu’il y avait des journées plus difficiles que d’autres... Entre autres, comme des soirées avec des étudiants dernière minutes qui commencent à paniquer parce qu’ils se rendent compte qu’ils n’ont rien étudié ou des travaux qui devraient être terminé. Bref, avec la pile de choses à faire avant de complètement fermer l’établissement, tu voyais que ça s’accumulait et que tu ne rentrerais pas chez toi avant une ou deux heures.

Tu entendis la porte retentir. À deux minutes de la fermeture ? Sérieusement ? Tu priais pour que ce ne soit pas trop long parce que t’en avais déjà pas mal à faire. T’avais déjà commencé à ranger tout ce fouillis. Au deuxième étage de l’immense établissement, ayant pris le chariot des livres scientifiques, tu t’approchas de la balustrade et tu avisas la personne qui venait tout juste d’entrer : « On est à deux minutes de fermer. » Mais au moment de poursuivre ton discours rabat-joie habituel, tu reconnus ce visage si familier qui était en bas. Un sourire se mit à envahir ton visage. Finalement, cette journée n’allait peut-être pas être si catastrophique, après tout. « Eh bien, eh bien, miss Wang ! » m’exclamai-je, tout en la taquinant un peu. Puis, tes narines repérèrent une odeur familière. Était-ce possible que... ? Non ! Elle pensait vraiment à tout. On ne pouvait absolument pas passer à côté de ça ! « Est-ce que c’est ce que je pense que c’est ? » Évidemment, même si tu connaissais la réponse, tu décidas de descendre du deuxième et d’aller voir par toi-même. C’était impossible de se tromper, vraiment. Tu allas rejoindre Lian à l’étage du dessous pour aller voir tout ça de plus près. « Tu es la meilleure vraiment. Alors, quel bon vent t’emmènes ? Je suis désolé si on avait un rendez-vous et que je l’aurais oublié... ? » Ce qui était un peu dans tes habitudes, malheureusement... ! « Sinon, je m’excuse d’avance, les travaux de fin d’année sont en train de rendre les étudiants fous. » soupiras-tu.

La journée avait été pleine de rebondissements, mais Lian en était venu à bout. Elle n’avait pas eu les commandes qu’elle avait passées quelques jours plus tôt. Donc, elle allait devoir faire quelques changements de dernières minutes, mais elle était parvenue à faire en sorte que tout arrive le jour même du vernissage. Les choses se mettaient donc en place doucement, mais sûrement. Du côté du musée, tout se passait bien. Elle avait vu trois personnes qui avaient postulés pour un emploi. Deux pour s’occuper des visites guidées et une pour l’accueil. N’ayant jamais été une grande fan des passages obligés devant un patron, elle savait que cela pouvait être stressant. Même si elle était assez fermé et très professionnelle pendant les entretiens, elle faisait quand même en sorte que les gens en face d’elle soient à l’aise. Elle proposait toujours quelque chose à boire et faisait en sorte que la conversation soit fluide. Les silences pesants n’étaient pas de mise si elle pouvait les éviter. Avec le premier, le courant était tout de suite passé. Le candidat semblait tout à fait à l’aise et passionné par le poste. La jeune femme après lui était assez timide. Elle avait du mal à parler sans qu’elle lui pose une question. Ca n’avait pas été simple, mais en la faisait parler du poste, ça avait été déjà beaucoup mieux. Pour la dernière personne il y avait eu un malentendu. Ca n’était pas le poste que la personne convoitait, donc la jeune femme n’était pas des plus agréables. Du coup, ce fut un non catégorique pour ce dernier.

Pour les deux premiers, ça risquait d’être un oui, mais elle allait bien revérifier leurs références avant de leur répondre. Après ça, Lian avait enchaîné les missions avant de pouvoir partir. Avoir des horaires de bureau était agréable la plupart du temps. Quand elle avait élevé son fils en particulier. Aujourd’hui, elle devait rester un peu plus tard, pour vérifier qu’il n’y avait rien de casser dans le musée, mais au moins, elle était sûre que tout allait bien. Après avoir dit au revoir à l’équipe de nettoyage, la jeune femme décida de faire une visite surprise à un ami. Passant chercher à manger, elle attendit un peu, avant de filer voir Calliope à son travail. Elle se doutait que ce dernier devait être débordé dernièrement. Se garant dans le parking, la conservatrice prit les sacs de nourriture et entra dans le bâtiment. Poussant doucement la porte, elle fut contente de savoir qu’il était toujours là. Fermant derrière elle, Lian vit qu’il n’y avait personne à l’accueil. Mince, était-il vraiment toujours là ? Levant les yeux quand elle entendit parler, elle esquissa un sourire aux paroles de son ami. Elle pouvait comprendre qu’il n’ait pas envie de voir qui que ce soit alors qu’il était proche de la fermeture. En voyant son sourire, elle en fit autant, avant de secouer la tête à la façon dont il venait de l’appeler. En plus, il venait de repérer le sac de nourriture et il semblait ravi.

Si tu penses qu’il s’agit de notre dîner alors oui c’est bien le cas.

Le regardant descendre, elle se rapprocha un peu tout en l’écoutant reprendre la parole.

Je sais que je suis la meilleure, mais ça fait toujours plaisir de l’entendre.

Faisant un clin d’œil, elle aimait bien dire ce genre de choses, même si elle devait avouer que son ami aussi était souvent le meilleur. Puis, elle secoua la tête à ses paroles.

Tu n’as rien oublié du tout, je voulais te faire la surprise et avec ce que tu me dis ça semble être une bonne chose.

Posant le sac sur le comptoir pour qu’il puisse voir ce qu’elle avait pris, elle enleva sa veste et la posa un peu plus loin sur une table.

Tu as besoin d’aide ? Ou alors on mange avant de tout ranger, comme tu préfères.

Elle se doutait qu’il avait sa technique donc elle suivrait simplement le mouvement.

Lian & Calliope

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Ça avait été longue journée de ping-pong entre les différentes sections de la grande bibliothèque. Le simple fait d’aider les étudiants pouvait être une tâche très épuisante, même si ça ne ressemblait pas du tout à un sport. Tu t’étais pris une sorte de montre pour suivre tes activités physiques et il t’arrivait parfois de faire plus de trois kilomètres juste en étant au travail. Et tu ne faisais que marcher ou simplement monter dans des escaliers pour remettre des livres en place. C’était spécial comme ambiance de travail, mais tu aimais ça. L’odeur des livres te faisait vibrer et le simple fait de pouvoir côtoyer des gens qui aimaient aussi la lecture, ça te faisait plaisir. Les examens étant aux portes des étudiants pour la semaine de relâche, tu avais soupçonné, ils étaient devenus soudainement intéressés à venir faire leur tour à la bibliothèque et les voilà qui étaient venus en troupeau pour se trouver une place pour étudier. Ou certains préféraient aussi venir faire leur travail de vingt pages en une seule soirée. Il y avait toujours les deux extrêmes et tu te retrouvais avec des chariots pleins à craquer au bout de chaque rangée. Donc, le fais de voir Lian arriver avec le dîner te soulageait, vu la montagne de travail qui allait t’attendre. « Je n’avais pas besoin de te le rappeler, mais là, tu viens littéralement de sauver ma soirée en solitaire avec des manuels en tout genre. » Tu ne t’en plaignais jamais habituellement, mais là, c’était un peu trop pour une seule personne et tu t’en voulais d’avoir pris cette plage horaire. Tu comprenais mieux pourquoi tu étais le seul à rentrer, d’ailleurs.

Tu fus ensuite soulagé de voir que tu n’avais rien oublié et que c’était simplement spontané. Même si tu n’étais pas en période d’examen, on aurait fortement dit que le stress des étudiants s’emparait littéralement de toi quand même. En fait, tu ne devenais pas fou, mais l’ambiance en était simplement très fébrile et tu étais heureux de voir que tu n’étais pas fou et que Lian et toi n’aviez pas de rendez-vous ou que tu avais oublié, fort heureusement. « Je suis très heureux de te voir, en effet. » lui dis-tu, en toute sincérité. « Je dois dire que la journée a été éprouvante sur tous les niveaux et que j’avais besoin de quelque chose de spontané pour égayer le tout. » Tu étais curieux de savoir combien de pas t’avais pu marcher, d’ailleurs. C’était quelque chose que tu suivais attentivement, depuis que tu portais cette montre électronique à ton poignet. Écoutant attentivement les deux propositions, tu te dis que c’était peut-être mieux de manger avant pour reprendre un peu d’énergie parce qu’en ce moment, tes jambes ne pouvaient plus te supporter. Littéralement. Tu barras d’abord la porte de la bibliothèque, histoire de ne pas vous faire déranger, puis tu revins sur la table d’étude où était déposé le repas. « On peut manger un peu avant. Je crois que mes jambes vont me remercier de prendre une pause avant de ranger tous ces livres. » lui dis-tu, tout en souriant et en lui faisant signe qu’elle pouvait déposer ses choses et s’installer en face de lui. Tu déballas progressivement le tout avant de pouvoir t’attaquer à cette bonne nourriture. « Tu es un ange, sérieux. Merci encore pour tout ça. »

On disait souvent de la jeune femme qu’elle pouvait être froide et distante au premier abord. Elle savait que c’était le cas elle-même. Ca faisait partie de sa personnalité et de la façon dont elle avait été élevée. Mais une fois qu’elle s’ouvrait, Lian était du genre chaleureuse et accueillante. Elle ne donnait pas sa confiance facilement, mais quand c’était le cas, elle donnait sans compter. C’était donc ainsi qu’elle avait songé à son ami. Ce dernier devait avoir du travail et elle vit qu’en effet c’était le cas. Il semblait en avoir par-dessus la tête et elle fut contente de voir qu’il appréciait sa venue avec le dîner. Evidemment, elle ne pû s’empêcher de l’embêter un peu, mais toujours gentiment.

Tu devrais mettre un peu de musique, ça te donnerais peut-être plus envie de bouger en rythme tout en rangeant.

Souriante, elle devait avouer qu’elle l’imaginait parfaitement se déhancher au rythme d’un morceau qu’il aurait choisir. Le voyant finalement descendre pour la rejoindre, la jeune femme lui indiqua que non il n’avait pas oublié qu’ils avaient une soirée ensemble. C’était plutôt un geste spontanée de sa part à elle. Penchant la tête sur le côté en appréciant ce qu’il venait de dire sur sa présence, la brune l’écouta continuer de parler avant de hocher la tête.

C’est vrai que parfois les journées peuvent être longues. La tienne semble l’avoir été.

Elle pouvait en effet distinguer les différents livres, manuels et œuvres qu’il avait à ranger. Ca allait clairement lui prendre pas mal de temps. C’est pour cela qu’elle lui proposa son aide. Voulant savoir comment il voulait procéder, elle l’écouta alors répondre tout en le voyant aller fermer la porte de la bibliothèque. C’est vrai que ça n’était pas le moment de voir débarquer quelqu’un qui voudrait un livre.

Faisons ça pour tes jambes alors et de rien, ça me fait plaisir.

Venant s’installer face à lui, Lian pris sa part en commençant par boire un peu d’eau.

J’espère que ça te conviendras, j’ai pris comme d’habitude.

Peut-être qu’il aurait voulu autre chose, mais au moins, ça elle savait qu’il aimerait. Elle savait que parfois certaines personnes pouvaient être pointilleuses sur la nourriture, donc elle préférait amener quelque chose qu’elle savait que son ami mangerait à coup sûr.

Sinon tu n’auras qu’à prendre une partie de mon repas.

Lian & Calliope

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« J’attendais justement d’être certain qu’il n’y aurait aucun autre emprunt et que je serais vraiment seul pour me mettre un peu de musique. Mais tu tombes à pic. » À la fermeture comme ça, tu te permettais plus de choses que lorsque t’étais dans les heures de travail. C’était une bibliothèque, pas une sorte de commerce cool où tu pouvais mettre de la musique ou te divertir. C’était silencieux. On entendait des murmures aux quatre coins de ce grand établissement. Quand t’avais fini de travailler, par contre, tu pouvais te permettre de mettre la radio ou de brancher ta musique pour te changer les idées ou pour avoir une autre ambiance. C’était au choix. Comme tu étais à quelques minutes, tu avais attendu, mais en voyant Lian, tu te doutais bien qu’il n’y aurait qu’elle et que faire le ménage serait plus agréable si en plus tu mettais une petite ambiance musicale et que tu passais un bon moment avec ta meilleure amie. Elle avait déjà été très généreuse de vous emmener le repas que tu ne pouvais pas demander mieux pour te remettre de ces journées de fou. Tu aimais beaucoup ta réorientation, mais il fallait vraiment avouer que parfois, tu perdais un peu la tête et que ça donnait quelques maux dans les jambes. Tu ne voulais surtout pas jouer les demoiselles en détresse, et puis, tu étais encore capable de te supporter.

Tu l’écoutas parler et évidemment, ça n’avait aucun sens dans ta tête. C’était parfait comme repas. « Ne t’inquiète pas, c’est exactement ce dont j’avais besoin. Je ne te piquerai rien promis. » lui dis-tu, tout en souriant et en déballant le tout pour commencer à manger quelques bouchées. Ça allait faire du bien à ton organisme qui n’avait pas eu le temps de manger grand-chose pendant la période du midi, tellement c’était la folie furieuse et qu’il y avait eu un million de choses à faire. C’était souvent étrange de voir la bibliothèque vide de vie. Il y avait quelque chose de spécial. Ce n’était pas la même ambiance, c’était encore plus silencieux et calme que dans une journée où il y avait toujours du va et vient par-ci et par-là. Tu pris le temps de prendre des nouvelles de ta meilleure amie. Ça faisait un moment que tu n’avais pas eu l’occasion de lui parler ou de voir comment elle allait. Il t’arrivait d’aller au musée, mais beaucoup moins de ces temps-ci. « Et toi, comment ça va ? » demandas-tu, tout en souriant.

Tu as peur d’être enregistré à ton insu et que tes mauvais talents de danseur soient révélés ?

Oui c’était bien elle qui venait de dire cela en souriant. Elle n’était clairement pas une professionnelle dans la matière. Elle avait eu quelques cours de danse petite, mais en grandissant c’était quelque chose qu’elle n’aimait pas du tout. Mais quand elle était seule, elle se permettait de se dandiner sur de la musique. Evidemment, elle était sûre et certaine d’être seule, elle ne voulait pas non plus se ridiculiser. Seulement parfois lâcher prise comme danser seule était un plaisir qu’elle se faisait de temps en temps. Indiquant donc ensuite qu’elle était contente qu’il apprécie son geste d’être venu avec le dîner, elle proposa aussi son aide pour l’aider à tout ranger après avoir mangé. Après tout, elle ne se voyait pas partir et le laisser tout faire seul. Même si ça journée à elle avait été longue, c’était quand même la moindre des choses que de ne pas le faire bosser jusqu’à pas d’heure en étant seul. Enfin bref, sortant la nourriture des sacs, Lian espérait qu’elle avait bien choisie. Elle proposa même de prendre dans son plat si vraiment elle avait mal fait. Mais son ami semblait content de ce qu’il avait devant lui et elle esquissa un sourire à ses propos. En écoutant sa question, elle haussa les épaules.

Dans l’ensemble ça va.

Le boulot était toujours riche en nouveautés et rebondissements. Tout comme surveiller l’activité de ses propres galeries d’arts. Son fils allait bien et tout allait pour le mieux.

Il y a eu une nouveauté.

C’était quelque chose dont elle n’avait parlé qu’avec son assistante, parce que c’était elle qui l’y avait inscrite. Il s’agissait d’une vente aux enchères. Non pas pour des œuvres, mais pour des hommes. Tout le monde pouvait donc miser de l’argent sur des hommes qui étaient volontaires pour passer une soirée en charmante compagnie. Tout l’argent était ensuite reversé à une association. Donc le tout était fait pour que tout le monde soit gagnant. Ca avait été son cas en tout cas.

Une soirée où j’ai dépensé un million pour une association …

Le fait qu’elle laisse sa phrase en suspend voulait dire qu’elle ne disait pas tout, mais elle devait avouer, avec le recule qu’elle s’était sans doute laissé un peu emporté face à celui qui avait été son prix au final.